Si vous suivez l’évolution de vos placements et des marchés depuis quelques semaines, vous avez peut-être ressenti un peu de chaleur ! Après tout, il est facile de prendre goût à la croissance dont nous avons bénéficié depuis la chute des marchés au début de 2020.

La volatilité actuelle s’explique principalement par l’incertitude causée par le début du cycle de hausse des taux d’intérêt des banques centrales mondiales, qui augmenteront ceux-ci pour freiner la hausse de l’inflation. Ces hausses attendues pour contrer l’inflation, feront augmenter les coûts d’emprunt de certaines entreprises et conséquemment devraient freiner l’expansion économique. Tout cela dans le même contexte où il y a un resserrement des politiques monétaires – les gouvernements ont cessé « d’imprimer de l’argent » – pour la première fois depuis deux ans. Les marchés boursiers réagissent puisque les investisseurs réévaluent actuellement la valeur de leurs actifs qu’ils détiennent.

Vous pouvez – en fait, vous devez – vous faire à l’idée que la volatilité sera de plus en plus présente au fur et à mesure que les cycles de hausse des taux se concrétisent.

Comprendre à vivre avec le cycle des émotions

En comprenant mieux de cycle des émotions de l’investisseur, vous vous outiller pour mieux y réagir. Les décisions fondées sur les émotions peuvent coûter cher. Les données démontrent que les investisseurs ont tendance à acheter à des prix plus élevés quand les marchés progressent et ne profitent pas des prix plus bas lors des replis.

Théoriquement, l’opportunité « maximale-optimale-magique » se trouve dans le creux du cycle boursier, période pendant laquelle la majorité des investisseurs se trouvent entre le sentiment de panique (« je crois que je vais vendre pour perdre moins d’argent ») et de capitulation (« j’abandonne, je ne me referai jamais »). Pourtant, la grande majorité des épargnants ont le réflexe inverse. Lorsque les nouvelles sont bonnes, inspirés par un vent d’optimisme, ils souhaitent acheter davantage, le faisant ainsi à un prix plus (et parfois trop) élevés.

 

C’est ce qui expliquerait que le rendement annuel moyen d’un investisseur en fonds commun de placement présente un rendement inférieur que l’indice de référence. Une étude menée par DALBAR, montre que sur une période de 20 ans (fin 31 décembre 2020), l’indice S&P 500 a dégagé un rendement annuel de 7,47 % alors que l’investisseur moyen a obtenu 5,96%. La conclusion de cette étude est que ce rendement plus bas s’explique majoritairement par le comportement des investisseurs et leurs décisions en période de tension des marchés.

Quelques conseils pour garder le cap malgré les perturbations

Continuez d’investir. La volatilité ne signifie pas que les opportunités de rendement ont disparu ! Historiquement, il y eu chaque année des événements qui suscité de la volatilité et des baisses importantes sur les marchés (ex ; la crise du Golfe persique en 1990, la bulle techno en 2000, la récession de 2009). La plupart de ces événements n’ont cependant eu qu’une incidence à court terme sur les marchés.

 

Soyez patients. Le maintien d’une perspective à long terme est la seule façon de profiter d’une perspective long terme des marchés. La preuve en est que l’analyse d’un fonds ou un indice sur une longue période peut présenter un rendement annualisé intéressant. Toutefois, si vous soustrayez, les 10, 20 ou 30 moins bonnes journées, le rendement long terme diminue dramatiquement et deviendra négatif dans certains cas. Historiquement, les marchés boursiers subissent un repli de 10 %, soit une saine correction, deux années sur trois (source : Bloomberg). Dans le passé, des reculs de 10% dans les trois mois avant et après des hausses de taux ont régulièrement été observés. En moyenne, les actions gagnent 7% dans les 6 mois suivant cette première hausse de taux et 12% dans les mois subséquents. Ainsi, bien que cela semble difficile parfois, les investisseurs disciplinés sont récompensés.

Cessez d’examiner constamment vos placements. La volatilité du marché est généralement plus forte sur de courtes périodes. Par conséquent, les fluctuations de la valeur de vos placements vous paraîtront d’autant plus importantes si vous les suivez chaque jour. Une revue mensuelle, trimestrielle ou même annuelle est ainsi plus susceptible de vous aider à déceler les tendances à long terme.

Privilégiez l’achat périodique. En période de volatilité, les écarts de marché chaque jour influencent le coût d’acquisition moyen de vos titres. Si vous avez un montant important à investir, il serait probablement plus sage actuellement de privilégier les achats périodiques, surtout si votre horizon de placement est court.

Résistez à la tentation de remplacer vos placements par des liquidités. Les risques associés à l’inflation sont aussi grands pour votre portefeuille mais ils sont moins visibles. Le fait de transformer vos placements en liquidités aura pour conséquence de diminuer annuellement votre pouvoir d’achat. Voici quelques questions à vous poser si vous pensez transformer vos placements en liquidités, qui vous feront probablement réaliser ce que ce n’est pas une bonne idée !

  • Quel est le plan que j’adopterai pour réintégrer les marchés?
  • Quelles sont les conséquences fiscales de ma décision?
  • Quand saurai-je qu’il est sécuritaire de réintégrer les marchés?
  • Que puis-je faire pour éviter de me retirer des marchés à l’avenir?

En conclusion, si vous pensez vendre, dites-vous que c’est le temps d’acheter ! Attachez-bien votre ceinture et rappelez-vous que l’émotion n’est pas la clé en matière d’investissement.

<em>SOURCE : « Quantitative Analysis of Investor Behavior », DALBAR, Inc., 2021. Les rendements sont composés annuellement et ne tiennent pas compte des impôts.</em>