Assurer la vie d’un enfant ou non… Dans le cadre de ma pratique, j’ai souvent l’occasion de constater que le mode de décision d’un être humain subit les contradictions entre la tête (notre côté nutritif) et le cœur (notre côté givré). Parmi ma clientèle de jeunes parents, nombreux sont ceux qui me demandent s’ils devraient assurer la vie de leurs enfants. Quelles sont les raisons pour lesquelles vous voudriez le faire? Sont-elles financièrement avantageuses?

Étant maman moi-même de deux petits trésors, je sais à quel point ils sont précieux à nos yeux. Et je sais aussi que les spécialistes du marketing l’ont compris dans tous les domaines, y compris, bien sûr, celui de l’assurance de personnes.

Le décès d’un enfant : une perte financière?

Une des notions de base en assurances de personnes est la valeur économique de la vie. Pour qu’il y ait un objet d’assurance, on doit démontrer que la perte de la vie de la personne assurée par un contrat d’assurance engendrerait une perte économique pour le bénéficiaire. Froidement, d’un point de vue théorique, le décès d’un enfant n’entraine pas de pertes financières… mais plutôt un gain. Oui oui, vous avez bien lu! La logique? Un enfant qui décède allège la charge financière des parents. Bien qu’un grand frisson me traverse en écrivant ces mots qui me semblent si durs, il n’en reste pas moins que c’est la réalité; c’est mathématique. D’un point de vue tout à fait personnel, aucune prestation en argent ne pourrait remplacer mon enfant ni me permettre de faire mon deuil plus rapidement.

Assurer la vie d’un enfant ou des parents?

Voici un exemple souvent rencontré. Je vous l’ai dit, je suis témoin des conflits entre la tête et le cœur. De jeunes parents sont prêts à payer une assurance vie pour leurs enfants, alors que leurs propres assurances vie ne sont pas suffisamment élevées pour maintenir la qualité de vie de ces mêmes enfants en cas de décès prématuré de l’un d’eux. Pourtant, s’il est un aspect important à planifier, ce sont les conséquences financières d’un tel décès pour les enfants. Y voyez-vous un sens? C’est bien le cœur des parents qui parle ici. Et c’est ma tête qui doit leur dire que c’est un mauvais choix!

 

Quand privilégier une assurance pour votre enfant

Peu de liquidités

Si vous avez peu de liquidités, il pourrait être sage de prendre une couverture raisonnable sur la vie de vos enfants. Par exemple, un avenant, à même votre assurance vie temporaire, afin de payer les derniers frais lors du décès, voire vous permettre de prendre quelques semaines de congé pour vous remettre sur pieds et laisser le choc passer. Je considère que le principal risque financier, en tant que parent, est qu’un enfant « tombe » malade et que son état engendre des pertes financières pour la famille. Certaines compagnies l’ont compris et donnent accès à du capital – une partie du montant assuré, généralement – en cas de maladie grave d’un enfant. Ce qui est une option intéressante à mon avis, encore une fois si vos liquidités accessibles sont limitées.

Historique de santé de la famille plus complexe

En outre, si dans votre famille l’historique de santé est moins reluisant, ou que vous avez le budget vous le permettant, prendre une assurance vie permanente sur la vie de vos enfants permet de garantir leur assurabilité. De plus, l’assurance vie risque de complètement être payée en début de vie adulte de vos enfants, ou à tout le moins pourra-t-il bénéficier d’une assurance à moindre coût.

En conclusion…

En conclusion, si vous avez un budget limité, priorisez d’assurer convenablement votre propre valeur économique et celle de la personne qui partage votre vie. Et ce, avant de contracter une assurance sur la vie de vos enfants puisque votre décès aura de beaucoup plus grandes répercussions financières pour vos survivants à charge. Ensuite, vous envisagerez, selon votre situation personnelle, si vous voulez assurer la vie de vos enfants au moyen d’un avenant très économique à même votre police, ou si vous choisirez de leur offrir le cadeau d’une assurance vie permanente.

Bon, assez parler d’un sujet aussi délicat. Faites comme moi et allez immédiatement faire un câlin à vos petits mousses!