Devenir son propre patron peut être tentant pour une panoplie de raisons. Pour certains, il s’agit d’un produit ou d’un service à développer, pour d’autres, une envie d’exercer sa profession en toute liberté. Quelle que soit la motivation à la base du projet, tous les entrepreneurs se buteront aux mêmes défis à relever : la gestion du cash flow (ou flux de trésorerie) et la recherche de financement d’une nouvelle entreprise.

Le flux de trésorerie

Première chose à souligner : la gestion du flux de trésorerie n’est pas un défi exclusif aux nouveaux entrepreneurs. Dans le cadre de ma recherche universitaire sur la relation des propriétaires-dirigeants de petites entreprises avec la stratégie, j’ai interviewé des entrepreneurs provenant de partout au Québec qui exerçaient dans différents secteurs d’activités. Tous m’ont mentionné qu’un de leurs plus grands défis au quotidien était bel et bien la gestion des liquidités. Incroyable, non?

Avoir les liquidités nécessaires

C’est pour cette raison que, si vous êtes un entrepreneur et que vous développez présentement un projet d’affaires, voici mon conseil : bien évaluer les liquidités dont vous aurez besoin. En réalisant votre plan d’affaires, vous serez davantage en mesure d’établir le cycle de votre entreprise, tant au niveau de la production que de la facturation. Pensez à analyser vos liquidités personnelles pour déterminer pendant combien de temps vous pourrez vivre avant que votre entreprise puisse vous verser une rémunération. Surtout, ne sous-estimez pas vos besoins en fonds de roulement lors de la préparation de votre plan!

Comment financer une nouvelle entreprise?

Je pense qu’il est aussi de mon devoir de vous donner un portrait réaliste de la situation. Si vous vous lancez à votre compte, les banques risquent d’être plus difficiles à convaincre durant les premiers mois d’activité de votre entreprise. Généralement, pour obtenir du financement, comme une marge de crédit, les institutions financières voudront voir un historique de revenu (par exemple, 2 ans pour les travailleurs autonomes).

Des organismes en soutien au démarrage d’entreprise

Vous pouvez faire des recherches dans votre municipalité, votre région, ou selon votre domaine d’activités pour relever toutes les possibilités de financement et de soutien au lancement d’une entreprise ou d’un projet. Voici des institutions que je vous recommande fortement de consulter :

Non seulement certains programmes de financement pourraient vous être offerts, mais en prime vous bénéficierez de conseils et de mentorat. Et puis, il y a toujours la possibilité d’avoir recours à des prêteurs privés ou à du capital de risque, si votre plan d’affaires est solide, bien entendu.

Investir votre argent

Votre contribution sera évidemment appréciée des créanciers, car vous partagerez le risque avec eux. Bien sûr, il serait surprenant que de décaisser un REER soit avantageux pour y arriver. Toutefois, il pourrait être pertinent de considérer vos placements dans un CELI ou le refinancement de votre résidence au moyen d’un produit hypothécaire vous donnant une flexibilité de remboursement et un accès au capital sur une portion de la valeur de votre immeuble.

Se faire connaître

Un dernier précieux conseil issu de mes discussions avec de nombreux chefs d’entreprises : n’ayez pas peur de prévoir des budgets de développement des affaires dans votre plan d’affaires initial. À moins d’acheter une entreprise existante bénéficiant déjà d’une bonne notoriété, vous constaterez rapidement que de créer une marque en 2018 est à la fois accessible et possible comme jamais, mais exige des investissements relativement importants. L’implication dans la communauté et les événements de réseautage sont aussi à considérer sérieusement, surtout si vous vendez vos services et non des produits. Ne faites pas l’erreur de sous-estimer ces dépenses, en argent comme en temps!

Bref, on ne lance pas en affaires pour travailler moins, selon moi. Mais si vous vivez passionnément, ce n’est plus travail, non?

Photo : Brooke Lark on Unsplash