Nous sommes dans un régime fiscal basé sur l’auto-détermination, il revient donc à chaque contribuable d’avoir recours aux différents crédits auxquels il a droit. Le fisc ne vous appellera pas pour vous dire que vous en avez payé trop cette année…
J’ai eu le bonheur de livrer quelques conseils hier en direct à RDI Économie. Dans la joie du direct, j’en ai perdu mon oreillette (et donc pas mal de concentration). C’est l’expérience qui s’accumule ! J’ai eu beaucoup de plaisir malgré tout et j’ai aussi eu le privilège de répondre aux questions des téléspectateurs avec des experts fiscaux. J’ai pensé vous offrir ici un résumé.
Truc 1 – Utiliser le REER de conjoint
Une stratégie à utiliser dès qu’un des deux conjoints mariés gagne un revenu supérieur à l’autre parce que les tables d’imposition sont progressives. Plus efficace un REER de 5000$ pour le conjoint ayant le plus haut d’imposition que 2 cotisations individuelles à 2500$.
De plus, il permet de planifier les stratégies fiscales de décaissement à la retraite et de recréer les stratégies de fractionnement du revenu de retraite possible avec les revenus d’un fonds de pension.
Pour les conjoints mariés, les REER faisant partie du patrimoine familial, il n’y a aucun risque. Pour les conjoints de fait, il faut absolument prévoir une telle stratégie accompagnée d’un contrat de vie commune prévoyant le partage du patrimoine en cas de séparation. Le REER de conjoint est fiscalement efficace mais constitue un don au REER de son conjoint.
Truc 2 – Bien investir son crédit d’impôt après un REER
Le retour d’impôts suite à une cotisation REER étant de l’impôt différé, il demeure stratégique de bien utiliser les fonds disponibles suite au retour de ce crédit afin de s’enrichir pendant sa vie active. Le voyage à Cuba avec le retour d’impôts est tentant, mais pas optimal !
Voici quelques stratégies possibles :
- Les familles devraient investir dans un REEE pour optimiser davantage l’efficacité et aller chercher les 30% de subventions, qui peuvent totaliser 10 800$ par enfant.
- Si vous n’avez pas d’enfants ou qu’ils ne sont plus à votre charge, vous devriez investir dans une CELI ou rembourser des dettes dont les intérêts sont non déductibles
Truc 3- Utiliser le REER de fonds de travailleurs
Les cotisations REER via les fonds de travailleurs, comme FTQ ou CSN donnent droit à un crédit non remboursable de 30 et 35% respectivement. Par exemple, un particulier qui investirait 3000$ dans des actions de la FTQ et 2000$ dans les actions de la CSN aurait droit à des crédits d’impôts non remboursables supplémentaires de plus de 1425$, s’ajoutant à l’économie d’impôts sur un REER traditionnel.
L’efficacité fiscale de ces produits est incontestable. Toutefois, il faut garder en tête que c’est un produit de placement qui doit s’inscrire dans une politique de placement global. Si 100% de votre portefeuille REER est détenu dans ces produits, votre exposition au risque est plus élevée puisque que vous ne détenez que des actions et que celui-ci est moins diversifié.
Truc 4 – Optimiser fiscalement le portefeuille de placement
Je vois encore très souvent des clients qui s’imposent sur des revenus de placements alors qu’ils ont toujours des cotisations CELI inutilisées.
Pourquoi ajouter du revenu imposable à déclaration de revenu ?
De plus, un portefeuille devrait être fiscalement être optimisé : les titres générant du revenu d’intérêt (aucun traitement fiscal avantageux) devraient être détenus dans portefeuille enregistrés (REER ou CELI) alors que si vous détenez des placements non enregistrés ou corporatifs, on y mettra davantage de titres générant du revenu de dividende ou gain en capital.
Si vous avez des placements non enregistrés, vous pourriez utiliser les actions de Capital régional et coopératif afin de bénéficier d’un crédit d’impôt provincial de 30% (max 1050$). Le recours à stratégies de financement de la retraite avec l’utilisation d’une assurance-vie permanente peut être considérée également dans cette situation.
Enfin, si vous êtes à la retraite ou que vous devez effectuer un retrait, il faut décaisser en priorité les placements non enregistrés et le CELI en priorité pour diminuer votre imposition.
Truc 5 – Accumuler vos reçus pour dons de charité
Mine de rien, je vois souvent des déclarations de revenu avec des déductions de 25$ ou 50$ en déduction pour dons de charité.
Les taux utilisés pour calculer votre crédit pour dons de bienfaisance augmentent à partir de 200$ et vous pouvez cumuler les reçus acquis dans les cinq dernières années ou ceux de votre conjoint de fait.
Fédéral : le taux du crédit passe de 15 à 29%
Québec : le taux du crédit passe de 20 à 24%.
Il s’agit d’un crédit non remboursable pour toujours mieux quand même de l’optimiser, tant qu’à être généreux ! Accumulez vos reçus car toute contribution additionnelle procurera alors une déduction de 53% plutôt que 35%.
Merci pour l’information que l’assurance vie comme financement de la retraite peut aussi être considérée en cas de placements non enregistrés. Mais le crédit d’impôt provincial m’a l’air intéressant aussi. Que ce dernier est limité à 1050$ ne me pose pas de problème.
Ne pas oublier également que pour privilégier l’assurance-vie aux placements non enregistrés, il doit aussi y avoir un besoin en assurance-vie. Ce n’est pas le cas pour tout le monde…Merci pour votre commentaire !