LA CERTITUDE DE L’INCERTITUDE DES MARCHÉS
« En ce monde rien n’est certain, à part la mort et les impôts. » Paroles de Benjamin Franklin, ancien président américain. À cela j’ajoute : aujourd’hui, rien de plus certain que la volatilité des marchés boursiers.
Mais devez-vous vous inquiéter de cette volatilité dont nous entendons parler sur toutes les tribunes depuis la dernière année? Comme pour la plupart des sujets dans mon domaine, la réponse est que ça dépend.
Qu’est-ce que la volatilité des marchés boursiers?
C’est l’ampleur de la variation du cours d’un actif financier. Vous savez sûrement que la valeur d’une action en bourse varie constamment. Ainsi, en période de forte volatilité, on observe des baisses importantes qui succèdent à de fortes hausses.
S’il est normal d’en observer davantage en fin de cycle économique, de nombreux enjeux géopolitiques ont aussi causé de la volatilité. C’est ce qui est plus inquiétant. Un indice a même été développé par la banque J.P. Morgan pour démontrer le lien entre la volatilité des marchés et les tweets du président Trump!
En planification financière, nous nous intéressons à la volatilité puisqu’elle suscite des émotions chez les investisseurs. Ce qui peut mener à des comportements non stratégiques en gestion de patrimoine, c’est-à-dire de vendre quand les marchés sont bas et d’acheter quand les marchés sont en hausse.
Comme exemple, je vous invite à prendre connaissance du graphique ci-après. Il présente, pour chaque année depuis 1980, le rendement de l’année et sa contraction maximale. On distingue que, chaque année, même les meilleures, le S&P 500 a vécu des épisodes de volatilité. Et on constate que, malgré des baisses moyennes pendant l’année (13,9 %), les rendements annuels ont été positifs 29 années sur 39. C’est révélateur!
Gérer l’incertitude et les émotions
La volatilité a toujours existé. Sauf qu’auparavant les gens en étaient probablement moins conscients. Vous savez, cette époque où l’on suivait la bourse dans le journal papier ou en fin de journée au Téléjournal? Aujourd’hui, on suit le cours des actions en temps réel et tout soubresaut de marché fait l’objet d’un fil de nouvelles en continu.
La gestion d’un portefeuille doit être supportée par une vision à long terme. Je ne le répèterai jamais assez. C’est ce qui est toujours payant. Toutefois, de nos jours, les clients sont davantage bombardés d’informations sur les fluctuations du marché, et donc plus susceptibles de vouloir se laisser guider par les émotions et vendre des titres au moment inopportun. En ce sens, mon rôle de conseillère n’est pas seulement de vous guider vers les meilleurs produits de placement et d’être proactive quant à la gestion du risque de votre portefeuille. Je m’assure de vous rappeler à l’ordre si, à la vue de la volatilité des marchés, les émotions se font sentir!
Mes trucs pour contrer l’angoisse de la volatilité des marchés
- Évitez de consulter vos placements en ligne tous les jours.
- Aucune décision hâtive ne devrait être prise. Respirez. (Et communiquez avec votre conseillère si l’angoisse vous travaille!)
- Investissez au moyen d’un programme périodique plutôt qu’un important montant une seule fois dans l’année.
- Assurez-vous que votre portefeuille de placements reflète bien vos objectifs, votre tolérance au risque et votre profil d’investisseur.
- Privilégiez la gestion active à la gestion indicielle et au FNB.
- Intéressez-vous au Ratio de Sharpe de votre portefeuille. Il mesure l’écart entre la volatilité d’un portefeuille et le rendement d’un portefeuille sans risque.
- En cas de pertes, le mot d’ordre est : patience. En bourse, vous en serez tous récompensés. Alors, patientez! Souvenez-vous qu’à long terme ces investisseurs ont plus de rendement. L’exemple ci-haut le démontre bien. En moyenne, il a fallu 1,7 an à l’indice S&P 500 pour se remettre d’un marché baissier.
- Un excellent truc : venez prendre un thé avec moi et en apprendre plus sur la planification de finances intelligentes!
Fin d’un cycle boursier et volatilité
Nous sommes de toute évidence dans la fin d’un cycle boursier. Voilà pourquoi les marchés subissent une forte volatilité depuis les derniers mois. Ce qui inquiète davantage les gens.
Le problème c’est que plusieurs investisseurs confondent deux phénomènes : la volatilité et la crise financière. Gardez en tête que les marchés baissiers sont normaux. Les récessions le sont tout autant. Ces deux derniers concepts diffèrent de celui de la crise financière. Comme en 2018, il est normal que le marché connaisse des années négatives puisque cela fait partie du cycle économique.
Actions à privilégier
Bien sûr, il y a certaines actions à prendre en période de volatilité. En privilégiant des fonds qui sont gérés activement et utilisent des stratégies de placements patientes, nous protégeons le portefeuille contre un certain risque de repli. Certains fonds ont un ratio d’encaissement des hausses et des baisses qui se démarquent également. On veut capter la hausse, mais laisser la baisse aux autres. (Venez prendre un thé!)
Je me fais souvent taquiner par des amis comme quoi je vois la vie avec des lunettes roses. C’est vrai, et quand viennent les périodes de volatilité des marchés, ces lunettes optimistes me servent grandement! Notamment, quand les marchés sont bas, c’est une excellente nouvelle pour les investisseurs. Et si je suis une femme d’émotions, je sais parfaitement que s’il y a bien une place où elles n’ont pas lieu d’être, c’est en matière d’investissement.
Les marchés s’emballent? Ne laissez pas votre cœur en faire tout autant. Gardez le cap sur la stratégie à long terme. Soyez rationnels, ne liquidez pas votre titre en baisse. Et si vous avez de la liquidité, profitez-en pour investir. Rappelez-vous qu’il y a trois certitudes : la mort, les impôts et la volatilité!
SOURCES
https://www2.manulifeinvestments.ca/rs/819-OWT-537/images/importance_of_downside_protection-fr.pdf
https://www.edgepointwealth.com/fr/Insights/Commentary/2019-Q3-EdgePoint-commentary